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Poupées d'Éléonore Pourriat



Éléonore Pourriat est scénariste, actrice, réalisatrice et écrivaine. Son film Je ne suis pas un homme facile (2018) a rencontré un succès international. Elle est l’auteure d’un premier roman remarqué, Histoire d’Adrián Silencio (Lattès, 2019 ; Livre de Poche, 2021).



Joy rencontre Stella en 1986. Elles ont quinze et seize ans, la même silhouette, les mêmes nattes brunes, la même passion pour David Bowie. Ensemble, elles partagent tout. Les soirées Dallas avec la grand-mère de Joy, les nuits à faire le mur pour aller danser au Fantasia, les vacances à Long Island… Pourtant, après deux années idylliques et un dernier été, Stella disparaît sans un mot. Trente ans plus tard, Joy n’a pas oublié. Et elle veut comprendre.

Porté par un souffle romanesque puissant et une écriture envoûtante, Poupées explore ces amitiés adolescentes qui marquent une vie. De Paris aux États-Unis, des années quatre-vingt à nos jours, Éléonore Pourriat nous entraîne dans une quête de vérité urgente où l’on découvre que les différentes versions d’une même histoire peuvent être irréconciliables.

Car pour se sauver soi-même, sans le savoir, on sacrifie parfois ceux qu’on aime le plus.


MON AVIS


J'ai été beaucoup touchée par ce récit, cet amitié plus que fusionnel qu'un événement va tout détruire. C'est glaçant parce que ces histoires existent. L'auteure décrit avec justesse ces relations exclusives vécues lors de l'adolescence où les sentiments sont décuplés.

L'histoire : Stella et Joy vivent une amitié d'adolescente, elles sont très proche et ne se séparent jamais jusqu'à ce que Stella disparaisse du jour au lendemain sans donner d'explication.

30 plus tard, cette dernière trouve enfin le courage d'écrire à celle qui a été son âme soeur en se libérant d'un poids.


CITATIONS


"Les amitiés adolescentes sont un embrasement total, une déflagration, un don de soi envers et contre tout, un pacte avec l'autre comme on n'ose plus jamais en faire par la suite. C'est une expérience de l'absolu, de l'infini. Un amour fou qui abrite toutes les illusions, qui protège et encourage. À cet âge-là, je ne redoute ni la force de mes sentiments, ni les mots pour les exprimer."


"Stella avait eu de la chance jusque-là. Elle avait évité, sans même le savoir, tant de périls qui aujourd'hui quand elle y pense clignotent comme des obstacles de jeux vidéo : ralentis, petite, contourne le satyre dans l'escalier, bifurque au niveau du vieux monsieur lubrique quand tu manges ta glace, attention au copain du copain de ta mère qui te descend en camping-car dans le Larzac, slalome entre les zizis de la communauté hippie à laquelle elle t'a confiée pendant un mois parce qu'elle connaissait vaguement Babette qui justement te conseille de ne jamais t'aventurer seule sur le petit chemin derrière la maison car une femme a été retrouvée morte à la rivière esquive l'idiot du village quand tu joueras avec tes camarades au lavoir, accélère en sortant de la boulangerie avec ta baguette qui te vaudra au mieux une remarque salace des dragueurs sur leurs mots qui n'ont rien d'autre à faire que surveiller les filles qui sortent du tabac, de l'épicerie, de chez leur mamie, et estime-toi heureuse si tu te fais seulement traiter de thon, parce qu'il est probable qu'ils t'attrapent dans la ruelle."


"Le parcours de la combattante est un jeu inéluctable. La plupart du temps, on en réchappe. Parfois, on en meurt."


Vous pouvez le trouver ici

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