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  • Photo du rédacteurJustine

PAPILLOMAVIRUS


Le cancer du col de l’utérus prend naissance dans les cellules qui tapissent la partie inférieure et étroite de l’utérus. C’est un virus qui évolue lentement, c’est-à-dire que dans la majorité des cas, le cancer du col de l’utérus survient après une exposition prolongée (10-15 ans) au papillomavirus humain. 90% des virus sont éliminés par notre système immunitaire.


Ce cancer est placé au 12e rang des cancers les plus fréquents chez la femme. On estime qu’avec un dépistage optimal (frottis tous les 3 ans après 25 ans si les 2 premiers à 1 an d’intervalle ont été normaux), on pourrait faire diminuer le nombre de cancer du col de l’utérus de près de 90 %.

Le virus peut se transmettre par sontact sexuel, mais aussi par simple contact cutané. Le preservatif ne protège donc que partiellement des infections du papillomavirus mais utilisez-le quand même ! C’est important.



VACCIN: 


La vaccination contre les infections à Papillomavirus humains (HPV) concerne, en France, essentiellement les jeunes filles (11-14 ans). Pratiquée avant le début de la vie sexuelle, son efficacité pour empêcher l’infection par les HPV inclus dans le vaccin est proche de 100%.

2 ou 3 injections sont nécessaires en fonction du vaccin utilisé et de l’âge.

Par ailleurs, dans le cadre du rattrapage vaccinal, la vaccination est recommandée pour les jeunes filles et jeunes femmes entre 15 et 19 ans. Si il y a deja eu des rapports, le «risque» est que la vaccination ne soit pas 100% efficace.


La vaccination ne protège pas contre tous les HPV liés au cancer du col de l’utérus. C’est la raison pour laquelle le dépistage par frottis doit être réalisé tous les trois ans de 25 ans à 65 ans, que l’on soit vaccinée ou non.


Ce vaccin est assez controversé, c’est votre coprs, votre choix, à vous de vous renseigner pour prendre une decision.


TÉMOIGNAGE :


Cela fait plus de trois ans que je suis avec mon petit ami, dans une relation très sérieuse où, que je sache, il n'y a pas eu de tromperies. Cela a son importance car le HPV peut se déclencher physiquement après plusieurs années d'incubation (jusqu'à 7 ans) et que pas mal de couples se sont déchirés en se soupçonnant mutuellement d'infidélité lorsqu'un des deux le déclenche pendant une relation. Or, pas la peine d'ajouter de l'inquiétude à l'inquiétude !


Donc pour ce qui est de mon expérience personnelle :


  • Il y a un manque d'informations flagrant chez les hommes. Mon petit ami a appris qu'il avait le papillomavirus via des condylomes (sortes de grain de beauté) qui sont apparus du jour au lendemain. Il est donc allé voir l'urologue qui lui a appris qu'il en avait forcément un (car condylomes = papillomavirus). Or, ni lui ni moi ne savions que des symptômes concrets pouvaient se déclencher chez des hommes. De plus, nous avons vécu un énorme malentendu qui a duré plusieurs mois et qui nous a pourri la vie : ce fameux urologue lui a dit que j'avais forcément le papillomavirus. Or, j'avais seulement 22 ans quand mon copain a appris ça, et je n'avais donc jamais fait de frottis (car ce n'est pas recommandé avant 25 ans). J'ai commencé ma vie sexuelle assez tôt, donc j'ai eu très peur d'avoir été contaminée dès mes premières relations sexuelles et donc que le virus se soit installé depuis plus de 6 ans dans mon corps.


  • De plus, je n'ai pas été vaccinée. Et enfin, toujours selon l'oncologue, j'avais été en contact avec une souche assez agressive puisque mon petit ami ayant des condylomes, c'est forcément rattaché à certains types de HPV dits "à bas risques oncogènes". Les HPV bénins ne déclenchent pas de condylomes.


  • Branle-bas de combat, je dois trouver un rendez-vous en urgence chez ma gynéco (une femme géniale, Mme Dupré la Tour qui figure dans votre liste), j'arrive en panique attaque puisqu'entre-temps je vais sur Internet (ce qu'il ne faut jamais faire !!) pour m'informer et je vois beaucoup d'informations contradictoires (cf ci-dessous). Heureusement, ma gynéco a eu la présence d'esprit de me faire directement un test HPV en plus du frottis. Un mois se passe puis les résultats arrivent.


  • Et là, mystère à nouveau : je n'ai pas le papillomavirus selon mes tests. Aucune explication rationnelle n'a pu m'être donnée pendant plusieurs semaines - car j'ai appris les résultats par mail. Et là arrivent les grandes questions : est-ce que je peux reprendre une vie sexuelle normale ? (cela faisait plusieurs mois qu'on vivait une abstinence forcée puisque mon petit copain se faisait enlever les condylomes et devait respecter une certaine période pour la cicatrisation). Est-ce que si je ne l'ai pas contracté alors que cela fait trois ans que nous sommes ensemble cela veut dire que je suis immunisée à vie ? Est-ce que si je recouche avec mon petit ami il risque de me le refiler en permanence, et c'est un cercle vicieux ?


  • Finalement, après d'autres rendez-vous médicaux, une colposcopie annulée (car comme je ne l'ai pas c'est inutile d'en passer une), je me rends compte qu'il n'y a rien à faire, à part vérifier avant chaque relation sexuelle que mon petit ami n'a pas de condylomes.



Donc, les infos à retenir :


  • Le préservatif ne protège PAS du papilloma. Il limite les risques mais si l'un des deux a des lésions à l'extérieur de son appareil génial (comme à côté des lèvres / sur les testicules), cela se transmet par le simple contact. D'ailleurs, cela peut même se transmettre par serviettes de bain... Donc, comment faire pour se protéger de tout ça ? Selon ma gynéco : "les deux seules solutions sont le vaccin ou l'abstinence..." (elle me l'a dit de manière ironique mais cela révèle quelque chose de très très vrai : sans vaccin, impossible d'être sûr de ne pas le contracter. Et encore, le vaccin ne protège que de quelques souches).


  • Les mecs ne sont pas du tout informés. J'en ai parlé à tous mes amis masculins, ils ne savaient pas du tout qu'ils pouvaient l'attraper ou le transmettre. Pour eux, c'est uniquement féminin.


  • Il ne faut PAS stresser sur le papilloma si on a un suivi gynécologique régulier. Il faut aller se faire faire un frottis tous les ans, et c'est le seul moyen d'être rassuré. Pour les garçons, aucun test de dépistage n'existe en France, que l'on sache. La seule manière de le savoir : si des condylomes arrivent... Si le frottis est anormal et que le test HPV est positif, une colposcopie est prescrite pour permettre de voir avec une caméra les lésions (c'est une sorte de frottis un peu plus long, que je n'ai donc pas fait mais qui apparemment n'est pas très douloureux, juste désagréable) et éventuellement voir à quel stade elles se développent.


  • Pour les réponses à pourquoi je n'ai pas eu le papilloma : soit il est tellement faible qu'il n'est pas détectable par test, soit j'ai développé une immunité. Car ce qu'il faut savoir, c'est qu'une des raisons pour lesquelles on ne recommande pas de frottis avant 25 ans, c'est justement parce que énormément de femmes sont exposées au papilloma à ce moment de leur vie (je crois que c'est proche de 7 sur 10, à vérifier) et que donc les frottis sont de fait faussés - énormément de frottis anormaux - puisque les femmes peuvent développer une immunité par la suite.


  • Les infos sur Internet sont un peu toujours les mêmes et difficile d'avoir des réponses concrètes aux questions que j'abordais : que signifie un test HPV négatif ? Est-ce que ça signifie une immunité ? Comment faire une fois que son petit ami a des condylomes ? Souvent, les articles sont vus dans une perspective hyper séparée : le papilloma chez les femmes OU le papilloma chez l'homme. Mais quasiment aucun article n'informe les gens sur ce qu'il se passe quand une des deux personnes dans un couple a le papillomavirus : possibilités de transmission, moyens de protection, rapports de causalité (si l'un l'a, l'autre l'a-t-il etc etc).


  • Le papilloma n'a aucun impact sur la fertilité. En revanche, si les lésions détectées lors de la colposcopie sont avancées, il va falloir les brûler au laser voire enlever des petits morceaux du col de l'utérus (conisation). Si les morceaux enlevés sont trop gros, cela peut avoir des conséquences sur une grossesse : risques de fausses couches ou de naissances prématurées multipliés, puisque le col tient moins. Il existe cependant des techniques de cerclage de col très efficaces.


  • Impossible de savoir qui l'a refilé à l'autre. Dans mon cas, j'ai même pu lui transmettre et développer une immunité par la suite. (ou c'est peut-être lui qui l'a contracté). Donc rien ne sert de chercher qui est à l'origine du papilloma, déjà ça ne sert à rien du tout à part à culpabiliser les gens et surtout c'est impossible de savoir.

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