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Pandorini de Florence Porcel

Dernière mise à jour : 26 août 2021




Florence Porcel a 37 ans. Chroniqueuse radio, animatrice audiovisuelle, écrivaine, on l’a entendu notamment dans La Tête au carré sur France Inter. Passionnée de science, elle a publié plusieurs bandes dessinées de vulgarisation scientifique et a produit une chaîne Youtube très suivie. Pandorini est son premier roman.



Pandorini, monstre sacré du cinéma français, vient de mourir. Le monde médiatique s’agite. Sur les plateaux télé, les commentateurs se succèdent, on raconte, on rend hommage. Une femme se souvient.


L’acteur hante ses pensées depuis quatorze ans. Elle en avait dix-neuf, elle commençait sa vie d’adulte en douceur, portée par ses rêves. Pandorini lui en a vendu. Lui en a volé, aussi. Elle n’a jamais oublié. Bientôt, les langues vont se délier et la jeune femme va réaliser qu’elle n’a pas vécu une histoire d’amour. Elle était sous emprise.



MON AVIS


Pandorini, monstre sacré du cinéma, vient de mourir. Les premières articles de presse élogieux tombent, on se souvient d'un homme merveilleux, généreux, bercé par son enfance dramatique dont il a su faire une force plutôt qu'une faiblesse. Cet acteur qui s’est battu pour aider les femmes victimes de violences, ce gendre idéal, plein de charmes que personne ne soupçonnerait (où qui préfèrent se taire…).


L’auteur se livre sur un « épisode » de sa vie, à la façon d’un journal intime. Elle nous raconte leur rencontre, la joie de l'apercevoir sur un tournage, l'idée de génie pour se faire remarquer, les appels tard le soir, l'excitation d'être appelée par cet homme, leur première fois féerique et effroyable et puis les silences, la dépression, et enfin la délivrance, l'acceptation, les mots sur ce viol, sur cet abus de pouvoir, l'emprise d'un homme célèbre, talentueux sur une jeune fille rêveuse, naïve et un peu groupie.


Très vite, je me suis demandée si ce Pandorini existait, tellement le récit me semblent parfaitement conté, j'ai ressenti énormément de choses en lisant ces lignes. Bravo à Florence Porcel de s'être mise à nu, bravo d'avoir osé parlé de ce paradoxe qui peut parfois être incompréhensible pour le grand public, ce mécanisme de domination que peu connaissent. Bravo d'avoir eu le courage, qui je l'espère permettra à d'autres d'oser ! Combien compte-on de Pandorini ? Beaucoup trop, il faut que ça cesse.

CITATIONS


« J'étais libre. Libre de mes mouvements, libre de choisir mes vêtements, de me plier, de me pencher et même de danser. J'étais plus libre qu'avec mon bac en poche ou que lorsque j'avais emménagé à Paris quelques mois plus tôt avec Soline, Mouskeba et Louison en colocation, plus libre encore que ma première fois sur scène lors d'un cours de théâtre. »


« Surtout, ce qui faisait l'unanimité c'était ta "présence", ton "aura", ton "magnétisme". Comment pouvait-on être magnétique ? Je n'avais jamais été confrontée à quelqu'un de charismatique et j'avais du mal à me le figurer. »


« Je savais que j'échouerais si on me demandait d'interpréter n'importe quel rôle qu'on propose à une jeune femme de dix-neuf ans, jeune première, toute fraîche, mignonne, fort bien gaulée, consciente de son pouvoir de séduction et à l'aise avec sa sexualité. »


« J’ai voulu me relever mais mon corps n’était pas d’accord. Seul le cycle du souffle persistait. Et les larmes qui coulaient, jusque dans me oreilles, en filets. Je suis restée en position foetale, terrassée par le chagrin. Après un long moment, j’ai fini par me hisser.

J’ai posé mon corps, courbaturé, sonné, sur mon canapé. »


« À l'époque, il n'y en avait que pour le sida. Rien sur la contraception. Rien sur le consentement, sur les émotions, sur le respects, sur le désir, sur le fonctionnement de nos corps, sur les différents types de sexualité.

Heureusement qu'internet n'était pas entré dans les foyers et que nous n'avions pas accès à la pornographie pour répondre à nos questions... »



Vous pouvez le trouver ici

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