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Mon maître et mon vainqueur de François-Henri Désérable

Dernière mise à jour : 1 sept. 2021



Né en 1987 à Amiens, François-Henri Désérable passe son enfance et son adolescence en Picardie. À quinze ans, il part dans le Minnesota, aux États-Unis, pour s’adonner à sa passion : le hockey sur glace, qu’il a commencé à pratiquer à l’âge de cinq ans. À dix-huit ans, il devient joueur de hockey professionnel, entre en fac de droit et commence à écrire. Tu montreras ma tête au peuple, récits des derniers instants de personnages guillotinés pendant la Révolution française, est publié en 2013 aux éditions Gallimard. Il remporte plusieurs prix dont celui de la Vocation. En 2015, paraît Évariste, biographie romancée d’Évariste Galois, prodige des mathématiques mort en duel à vingt ans. À la rentrée littéraire 2017, avec Un certain M. Piekielny, François-Henri Désérable part sur les traces d’un personnage de Romain Gary, « souris triste » évoquée dans La Promesse de l’aube.



« Le cahier, c’était la première chose que m’avait montrée le juge, quand tout à l’heure j’étais entré dans son bureau. Sous la couverture souple et transparente, on pouvait lire au feutre noir : MON MAÎTRE ET MON VAINQUEUR.

Sur les pages suivantes, il y avait des poèmes. Voilà ce qu’on avait retrouvé sur Vasco : le revolver, un cahier noirci d’une vingtaine de poèmes et, plus tard, après expertise balistique, des résidus de poudre sur ses mains.

Voilà ce qu’il en restait, j’ai pensé, de son histoire d’amour. »



MON AVIS


Coup de coeur pour l’écriture, le rythme exalté qui aiguisera vos sens et la belle poésie française qu’utilise l’auteur ! "Mon maître et mon vainqueur" est le titre d'un carnet rempli de rimes, haïkus et alexandrins écrits au stylo par un certain Vasco. Or, ce carnet est actuellement entre les mains d'un juge d'instruction, accompagné d'un revolver. Convoqué dans le bureau du juge car son ami est inculpé, le narrateur doit dépeindre l’histoire passionnelle qui a unie ses meilleurs amis, Vasco et Tina et manifestement conduit au drame.

Histoire d’amour déchainée, coup de foudre, adultère et humour sont au rendez-vous.


CITATIONS


« Cette idée, Vasco en avait fait part à Tina, qui lui avait dit tu as raison : quand le désir s'émousse au sein du couple, il faudrait pouvoir sous-traiter. »


« Est-ce qu'une femme déjà mère d'un enfant retranchait cinquante pour cent de l'amour qu'elle avait pour le premier quand le second venait au monde ? Non : à celui-là comme à l'autre elle donnait cent pour cent de son son amour, car l'amour ne se divise pas, il se multiplie. Le coeur, comme l'Univers, est extensible, et Tina pouvait le prendre lui, pour amant, sans préjudice de l'amour qu'elle éprouvait pour son mari. »


« Tout le malheur des couples, selon Alessandro, venait de ce qu'on voie généralement dans le couple une convention bilatérale d'exclusivité sexuelle à durée indéterminée. S'il était communément admis que l'on puisse coucher, çà et là, avec un tiers, et le soir, au lit le raconter à son conjoint comme il est d'ordinaire de raconter sa journée, tiens, aujourd'hui, à la pause déjeuner, Jean-Jacques m'a prise sur la photocopieuse, et tu sais quoi, chéri, une bonne queue, de temps en temps, y a pas à dire, ça fait un bien fou ; si cela paraissait naturel, anodin, et qu'il fût possible d'avoir cette conversation-là sur l'oreiller, il y aurait beaucoup moins de divorce. »


« Elle n'était pas du tout son genre ; il n'avait jamais été le sien. Ils n'avaient rien pour se plaire ; ils se plurent pourtant, s'aimèrent, souffriront de s'être aimés, se désaimèrent, souffriront de s'être désaimés, de retrouvèrent et se quittèrent pour de bon - mais n'allons pas trop vite en besogne. »


« Aux rencontres fortuites

Aux écarts de conduite

À nos chambres secrètes

Aux puissances discrètes

Obscures des hasards

Et à tout ce bazar

Que ça fout dans nos vies

À la vie à l'envie

De tes lèvres soudain

De ta langue et tes mains

Caressant à loisir

Mon corps nu au plaisir

Au vertige à l'émoi

Qu'on ressent toi et moi

Je trinque avais-tu dit

Je trinque à tout cela

Mon amour e basta

Cosi »


Vous pouvez le trouver ici

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1 Comment


Jane Bond
Jane Bond
Sep 07, 2021

Il me donne trop envie ! Merci pour cette chronique 😀

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