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Les Danseurs de l'aube de Marie Charrel

Dernière mise à jour : 26 août 2021



Marie Charrel est journaliste au Monde. Dans ce sixième roman, elle s’empare de l’incroyable destin de Sylvin Rubinstein, prodige du flamenco, juif, résistant et figure injustement oubliée de l’histoire.



EUROPE CENTRALE – ANNEES TRENTE. Après avoir fui la révolution russe, les jumeaux Sylvin et Maria Rubinstein se découvrent un talent fulgurant pour le flamenco. Très vite, Varsovie, Berlin et même New York sont à leurs pieds. Lorsque le Continent sombre dans la guerre, les danseurs sont séparés, et Maria disparaît. Pour venger sa sœur tant aimée, Sylvin ira jusqu’à se glisser dans la peau d’une femme. Et c’est ainsi travesti qu’il s’engage dans la Résistance pour lutter contre les nazis.

HAMBOURG – 2017. Lukas, jeune homme à l’identité trouble, rencontre la sulfureuse Iva sur la scène où Sylvin dansait autrefois. Fuyant leur passé, ils partent à leur tour en road-trip dans l’Europe interlope. Au fil des cabarets, leur flamenco incandescent et métissé enflamme les passions. Mais il suscite, aussi, la violence et l’intolérance. Jusqu’à ce que Lukas commette l’irréparable pour protéger Iva...



MON AVIS


Un fresque flamboyante dans l'Europe des années 30-40 et d'aujourd'hui, avec des personnages épris de liberté, en quête de leur identité.


Deux couples, deux époques et une même passion presque viscérale : le flamenco. Cette danse qui s’embrase, réunit, devient langage, et qui résonne pour eux comme une lutte, celle contre la haine des juifs ou des roms pendant l’entre-deux-guerres, puis celle des homosexuels, et de ceux qui cherchent leur identité aujourd’hui.

Le duende irradie ce roman de son rythme absolu. Marie Charrel signe ici un roman puissant, captivant, flamboyant et parfaitement maîtrisé.


CITATIONS


« Impossible de l’expliquer. C’est comme ça, c’est tout. Il sait. Il doit se tenir là, patient. Autant qu’il le faudra. Une crampe commence à mordiller son avant-bras lorsqu’un bruit de talons rebondit sur l’asphalte humide du Schanzenviertel, sec et déterminé. Voilà. Il tend son appareil vers la brume épaisse. »



« Cette fille a le duende, constate Lukas, fasciné. Ce pouvoir à l'essence même du flamenco andalou, sur lequel personne n'est capable de mettre de mots ; cette mystique du corps plongeant dans les concrétions de l'existence, brûlant et douce, puisant dans la douleur pour créer le sublime car le duende ne s'épanouit que lorsque la vie rencontre la mort, à l'endroit précis où les deux entrent en lutte. (...) Le duende blesse et fait surgir la beauté des chairs, celles des saltimbanques, des poètes et des danseurs de flamenco. Il est un trésor unique, plus rare que le silence vrai. »



« C’est une drôle de chose, le corps. Une enveloppe qu’on idolâtre ou qu’on ravage, dans l’espoir que la vie y palpite un peu plus fort, ou seulement pour la beauté du geste. Un carcan dont on aspire à jaillir afin de devenir une émotion pure, libre comme le vent. Sans attache. Qui n’a jamais rêvé d’être un oiseau. »


Vous pouvez le trouver ici

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