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Les choses humaines de Karine Tuil

Dernière mise à jour : 26 août 2021



Karine Tuil est un écrivain français. Elle vit et travaille à Paris. Elle est diplômée d'une maîtrise de droit des affaires et d'un DEA de droit de la communication (Université Panthéon Assas). Elle est l'auteur de onze romans traduits en plusieurs langues. "Les choses humaines", son dernier roman a obtenu le  prix Interallié 2019 et le Goncourt des lycéens 2019.



Les Farel forment un couple de pouvoir. Jean est un célèbre journaliste politique français; son épouse Claire est connue pour ses engagements féministes. Ensemble, ils ont un fils, étudiant dans une prestigieuse université américaine. Tout semble leur réussir. Mais une accusation de viol va faire vaciller cette parfaite construction sociale.

Le sexe et la tentation du saccage, le sexe et son impulsion sauvage sont au cœur de ce roman puissant dans lequel Karine Tuil interroge le monde contemporain, démonte la mécanique impitoyable de la machine judiciaire et nous confronte à nos propres peurs. Car qui est à l’abri de se retrouver un jour pris dans cet engrenage ?



MON AVIS


Livre prenant et très agréable à lire, un livre qui questionne, un livre qui parle de choses humaines. L'aspect interessant de ce livre est la perception totalement différente que chacun peut avoir d'un acte, d'un événement d'une personne et le marquage au fer rouge lors d'un procès est different d'une classe sociale à une autre. Qu'en est-il de la présomption d'innocence ? Peut-on condamner quelqu'un par notre "simple" jugement ? La couleur de peau, l’origine, le niveau de vie aura forcément une influence sur le procès de la personne. Personne n’est donc sur un pied d’égalité face à la justice. Vaut mieux être né du bon côté. Il met en évidence ce que notre société dénonce chaque jour : inégalités sociales, inégalités entre homme et femme, la domination masculine et celle des élites intellectuelles.

Rien qu'à la lecture de ce livre, nos points de vu diffère, c'est subtile. Chacun rapporte son ressenti, son vécu, sa défense. A l’écoute des faits, des descriptions, des portraits de personnalité, des témoignages des uns et des autres, chaque spectateur, chaque lecteur du procès se fera son opinion. Coupable ? Non coupable ? L’auteure ne nous donne pas le fin mot de l’histoire, ce qui est réellement arrivé. Tout simplement parce que c’est impossible. « La réalité est toujours beaucoup plus complexe que ce qu’elle donne à voir », ainsi que le déclare l’avocat de l’accusé. Car souvent, il y a les faits, et l’interprétation des faits. Une écriture sublime, un vrai régal pour les yeux.

  CITATIONS


« Votre temps est limité, alors ne le gaspillez pas en vivant la vie de quelqu'un d'autre. »


« Un chagrin d’amour pouvait-il être considéré comme la plus grande épreuve d’une vie ? Tout amour était-il une illusion ? L’amour rendait-il heureux ? Était-il raisonnable d’aimer ? L’amour était-il un jeu de hasard ? Qui aimait-on dans l’amour ? Pouvait-on vivre sans amour ? Y avait-il une vie après l’amour ? Comment se remettre rapidement d’une rupture amoureuse ? »


« Tu as bien appliqué la règle qui t’a mené où tu es aujourd’hui : Fort avec les faibles, faible avec les puissants. »


« Les hommes ne sont sentimentaux que lorsqu’ils veulent baiser. »


Darwin : « Les espèces qui survivent ne sont pas les plus fortes ni les plus intelligentes, mais celles qui s’adaptent le mieux aux changements. »


« D’abord, nommer les faits. Dès qu’il y a pénétration, il y a viol. Après, bien sûr, il y a une échelle des peines : un doigt, c’est trois ans ; une pénétration sexuelle, six, ça peut aller jusqu’à 15, mais c’est rare. Si le suspect n’a pas d’antécédents judiciaires, des garanties morales, s’il a un bon niveau social et joue profil bas ça peut descendre à deux, avec sursis. S’il est noir, maghrébin, étranger, sans papiers, il prend plus. Puis vient la question du consentement. Il faut placer le curseur. Ça devient rapidement sociale, un viol. Je vous choque ? Moi je le dis toujours à mes clientes : la partie adverse va traquer chaque détail de votre vie. Vous avez bu ? Vous avez dîné, danser avec votre agresseur ? Vous l’avez rencontré sur Internet ? Ils finiront par conclure : elle l’ a bien cherché. »


« C’était le meilleur des temps, c’était le pire des temps ; c’était l’âge de la sagesse, c’était l’âge de la folie ; c’était l’époque de la foi, c’était l’époque de la l’incrédulité ; c’était la saison de la Lumière ; c’était la saison de l’Obscurité ; c’était le printemps de l’espoir, c’était l’heure du désespoir ; nous avions tous devant nous, nous n’avions rien devant nous. »


Vous pouvez le trouver ici

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