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La panthère des neiges de Sylvain Tesson

Dernière mise à jour : 26 août 2021



Sylvain Tesson est un écrivain et voyageur français. Géographe de formation, il est titulaire d'un DEA de géopolitique à l'Institut Français de Géopolitique. Il effectue en 1991 sa première expédition en Islande, suivie en 1993 d'un tour du monde à vélo avec Alexandre Poussin. En 2010, il réalise un projet souvent évoqué auparavant, en allant vivre six mois (de février à juillet) en ermite dans une cabane au sud de la Sibérie, sur les bords du lac Baïkal. Il relate cette expérience solitaire dans son journal publié l'année suivante sous la forme d'un essai autobiographique intitulé : "Dans les forêts de Sibérie", qui est adapté au cinéma par Safy Nebbou en 2016. Déjà récompensé en début de carrière par le prix spécial jeunes de l’IGN pour "On a roulé sur la Terre", il obtient en 2009 le prix Goncourt de la nouvelle pour "Une vie à coucher dehors". En 2011, c’est son essai "Dans les forêts de Sibérie" qui est récompensé du prix Médicis essai. En 2015, il reçoit enfin le prix de la Page 112 et le prix des Hussards pour "Berezina". Il obtient le prix Renaudot pour "La Panthère des neiges" !



«– Tesson ! Je poursuis une bête depuis six ans, dit Munier. Elle se cache sur les plateaux du Tibet. J'y retourne cet hiver, je t'emmène. – Qui est-ce ? – La panthère des neiges. Une ombre magique ! – Je pensais qu'elle avait disparu, dis-je. – C'est ce qu'elle fait croire. »


MON AVIS


Quand le talentueux photographe Vincent Munier propose à Sylvain Tesson de partir au Tibet pour trouver une panthère, il en résulte un très beau texte. Un réel voyage pour le lecteur qui grâce à la plume de Tesson n'a aucun mal à s'imaginer les paysages revêtus de leur blanc manteau apportant par leur apparence désertique une forme de sérénité propice aux questionnements les plus profonds.


De là une suite de pensées, de fulgurances, parfois extrêmes, parfois très drôles, sur l'auteur, sur le monde, sur l'emprise de l'homme sur la nature, sur la perte d'un être aimé, à la suite d'un deuil ou d'une rupture. "Syndrome banal, un être vous manque et le monde prend sa forme".


Plus que tout, c'est un appel à la lenteur, une déclaration d'amour à la nature, et un retour à soi, mais un soi dans le tout, qui doit apprendre à observer et écouter ce que nous dit ce cher monde.



CITATIONS


« L'homme est la gueule de bois de Dieu »


« Si je croisais la bête, mon seul amour apparaîtrait, incorporé à la panthère. J'offrirais chacune de mes rencontres à son souvenir défait. »


« - Et l'homme ? demanda Marie, pas le droit à un aphorisme ?

- L'homme ? dis-je. Dieu a joué aux dés. Il a perdu. »


« Munier, au lieu d'offrir un manteau de fourrure à sa femme, l'emmène voir directement la bête qui le porte. »


« Quel attributs permettrait-il de peindre un tableau, de composer une sonate ou un poème ? La patience. Elle procurait toujours sa récompense, prévoyant dans la même fluctuation le risque de trouver le temps long en même tant que la méthode pour ne pas s’ennuyer. »


« Une fois chez moi, je continuerais à regarder le monde de toutes mes forces, à en scruter les zones d’ombre. Peu importe qu’il n’y eût pas de panthère à l’ordre du jour. Se tenir à l’affût est une ligne de conduite. Ainsi la vie ne passe-t-elle pas l’air de rien. On peut tenir l’affût sous le tilleul en bas de chez soi, devant les nuages du ciel et même à la table de ses amis. Dans ce monde il survient plus de choses qu’on ne le croit. »



Vous pouvez le trouver ici

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