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  • Photo du rédacteurJustine

La mort à Rome de Wolfgang Koeppen

Dernière mise à jour : 26 août 2021



Wolfgang Koeppen est un écrivain majeur de la génération d'après-guerre, au même titre que Günter Grass et Ingeborg Bachmann. Il connaît un pic de créativité dans les années 1950 en publiant trois livres considérés comme des chefs-d'œuvre : Pigeons sur l'herbe, La Serre, La mort à Rome. Le succès ne l'apaise pas et renforce sa crainte d'un lien perdu avec ses contemporains. Après La mort à Rome, il n'écrira plus de fictions.



Dans les années 1950, un jeune compositeur allemand, Siegfried, est en Italie pour assister à la première de sa symphonie. En attendant, il erre et trompe son ennui dans Rome à la splendeur ternie par les traces du conflit.

Alors qu'il se pensait libéré des siens, Siegfried aperçoit des membres de sa famille et finit par croiser le plus terrible d'entre eux : son oncle, un ancien haut-dignitaire nazi. La présence de ce persécuteur impénitent qui maudit la démocratie et croit en un IVe Reich, projette sur le présent l'ombre d'un passé qui menace d'engloutir Siegfried.



MON AVIS 


À sa publication en 1954, ce roman polyphonique au style cinématographique, a profondément choqué la société allemande. N'ayant rien perdu de sa force, La mort à Rome brille de son éclat noir tant l'œuvre dissèque la guerre à mener contre soi-même et son époque pour espérer, un jour, connaître la paix. Wolfgang Koeppen dresse un portrait sombre, lucide et saisissant de la société allemande des années 50 (d'après guerre) embourbé dans un passé qui ne passe pas, entre ceux qui demeurent attachés aux nazisme et ceux qui s’évertuent à le rejeter. 

Ce roman montre la continuité, la transformation, le recyclage d’une idéologie nazie (et de ses fanatiques) au début des années 50, le goût de la toute puissance identitaire, le rejet et la soif de destruction de l’altérité (focalisée sur la population juive, entre autres) qui ne sont pas éteints par la disparition de ses principaux acteurs. Roman hanté par les fantômes de l’histoire désabusé, dans lequel vous lirez des pages d’une éblouissante intensité littéraire et cinématographique, puisque l'auteur passe d'un personnage à l'autre avec souplesse.


Moi qui aime les livres, celui-ci est vraiment beau, de la couverture, à la typographie !


CITATIONS 


"Je ne savais plus l’heure du rendez-vous que j’avais pris avec Adolf. Était-ce dans la matinée, était-ce l’après-midi ? Je l’ignorais. Je l’avais oublié. Peut-être ne voulais-je pas m’en souvenir. Je ne désirais pas voir mon cousin et pourtant je me rendis à l’endroit convenu : déjà, j’étais prisonnier ; j’enrageais, parce que je me sentais pris au piège. Adolf troublait ma liberté, il troublait mon sentiment immédiat de la vie, mon perpétuel ébahissement."


Vous pouvez le trouver ici

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