top of page
  • Photo du rédacteurJustine

La colère d'Alexandra Dezzi

Dernière mise à jour : 26 août 2021



Née en 1988 à Paris, Alexandra Dezzi est musicienne et romancière. Un premier album musical en 2013 intitulé Sextape avec son groupe de musique nommé ORTIES (genre : rap-éléctronique) constitué de sa soeur jumelle et elle-même. Et un premier roman Silence, radieux, sorti en août 2018 aux Éditions Leo Scheer.



« Ce n’est pas de désir dont il s’agit ici, mais plutôt d’un exercice de domination », écrit la célèbre féministe Monique Wittig, citée par l’auteure de ce roman, son deuxième d’une jeune vie d’écrivain. Mais la question résonne autrement : qui domine qui ? Et derrière « cette façade de chair impénétrable », qui se cache-t-il ?  Sur le ring de boxe où elle s’entraîne, comme sur le ring intime du corps-à-corps, la narratrice, qui semble parfois voltiger au-dessus de son enveloppe corporelle, décide et subit à la fois. Elle est l’héroïne et le sujet. Que ressent-elle des coups, du sexe comme agression ou jouissance, est-elle libre ou prisonnière de son désir ? Et ce désir, dont elle s’évade en longs travellings dans un RER ou un Uber, ce désir fast-food, ce désir comme de l’eau noire où l’on s’enfonce, de quelle origine est-il et de quelle scène primitive jaillit-il ?

Un roman urbain, féminin, choc et cru, mais dont ni la mélancolie ni même le romantisme noir ne sont exclus.



MON AVIS


Récit coup de poing d'une femme en colère hantée par son viol par deux rappeurs dans un Formule 1 et la destruction psychique qui s'en suit. L'histoire d'une femme libre un peu perdue qui nous raconte son quotidien morose entre les transports, la salle de boxe et plan cul frustrant.


L'écriture est envoûtante et méthodique, violente et crue. La colère est saine. Alexandra Dezzi prouve avec ce livre qu'elle est aussi libératrice. Dans ce roman écrit à la 2e personne que l'on sent proche de l'autobiographie l'auteure semble s'adresser à une autre “elle-même” qu'elle regarde vivre. Une sorte de dédoublement de la personnalité.


Ce livre m'a bouleversé. Parfaitement féministe et singulier.


CITATIONS


« J’ai l’impression de regarder dans un télescope, des contours se dessinent au milieu de cette accumulation de mots. Il y a toujours quelque chose qui jaillit. Le gisement est sans fin. Pourquoi retenir tout ça ? »


« C’est ton tour. Tu ne rentres pas assez vite, ça commence mal. Ton agressivité est trop palpable. Tu prends quelques coups, maîtrisés, qui tiennent plus de la touche que de l’impact mais qui te font prendre conscience du danger. […] Il ne faut pas que tu te déconcentres. Tu dois rester focus. En même temps, à cet instant précis, tu te rends compte de l’intensité, vous êtes en pleine débâcle, face à la jouissance d’un archaïsme enfoui, cette soif d’assouvir vos bas instincts, vos pulsions martiales, ce retour à l’état sauvage, survivaliste, enclin au sang et à la souffrance. C’est lui ou toi. Détruire l’autre. »



Vous pouvez le trouver ici

43 vues

Posts récents

Voir tout

Σχόλια


bottom of page