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  • Photo du rédacteurJustine

Feu de Maria Pourchet

Dernière mise à jour : 25 août 2021



Maria Pourchet est romancière. Elle a notamment signé Rome en un jour (Gallimard, 2013) et Champion (Gallimard, 2015).


Laure, prof d’université, est mariée, mère de deux filles et propriétaire d’un pavillon. À 40 ans, il lui semble être la somme, non pas de ses désirs, mais de l’effort et du compromis.

Clément, célibataire, 50 ans, s’ennuie dans la finance, au sommet d’une tour vitrée, lassé de la vue qu’elle offre autant que de YouPorn.

Laure envie, quand elle devrait s’en inquiéter, l’incandescence et la rage militante qui habitent sa fille aînée, Véra.

Clément n’envie personne, sinon son chien.

De la vie, elle attend la surprise. Il attend qu’elle finisse.

Ils vont être l’un pour l’autre un choc nécessaire.

Saisis par la passion et ses menaces, ils tentent de se débarrasser l'un de l'autre en assouvissant le désir… Convaincus qu’il se dompte.


MON AVIS


Quel jouissance de fermer un livre et de le regretter aussitôt !


Ça a commencé doucement, il faut apprivoiser l’écriture, appréhender les personnages et l’histoire plutôt “banale”, vieille comme le monde d’une rencontre entre une femme mariée et un homme seul. Laure , 41 ans, est accrochée à ses rituels familiaux et professionnels. Une vie répétitive qui l'éteint. Un jour, elle rencontre Clément : un vieux garçon, qui parle à son chien (qu'il appelle « Papa ») , qui travaille dans une banque (« la banquise », comme il la surnomme) et qui est mal à l'aise avec les sentiments. Pour elle, comme pour lui, tout va s'embraser…


Une fois dedans, ça va vite, c’est nerveux, précis et bien maîtrisé. On est sur une écriture très originale, où le dialogue se mêle au récit, sans les disticntions de ponctuation, et qui se lit pourtant très facilement.


Histoire percutante pleine de passion, de désir et de modernité à dévorer !



CITATIONS


« 'Bonjour Clément, c'est Laure de Paris 13, je regrette d'avoir dû vous quitter si vite, auriez-vous encore un moment'

Sans abréviation avec des espaces entre les lignes, l'accent sur le u et les participes passés en accord avec la saison des amours. Si je réponds, il se passera quelque chose dont quelqu'un sera la victime. »


« À la caisse en lisant 290€ sur le terminal, tu t'accables de 36 divisions domestiques, 290 égal cinq paires de chaussures pour les filles, égal un nouveau sèche-linge en plus de Roland Barthes en Quarto, égal trois mois de mutuelle.

Silence bobine, te réprimande du ciel la mère de ta mère, celle qui a fait la vraie guerre. Apprends-lui simplement à faire sauter les boutons pression d'une seule main, la vie est trop courte et Roland Barthes inutile. »


« Désormais c'est moi qui tremble. Le doute, c'est l'antichambre de la vérité et la vérité c'est le début de la chute. Elle va confirmer, quitter l'autre, venir, vouloir. Ça ne s'arrête jamais, c'est la révolution industrielle cette fille, qui accompagne et qui t'écrase, je le savais. »


« Vous restez sur le canapé. Bientôt sur le corps lourd d'Anton, tu parviens à trouver en fermant les yeux la clavicule coupante de Clément, le fantôme de l'étreinte qu'il t'a refusée tout à l'heure. Et c'est vraiment ça l'obscénité, la vrai. Prendre le corps de l'autre comme une roue, aller se faire sauter en rêve. »


Vous pouvez le trouver ici

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