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  • Photo du rédacteurJustine

Los Angeles d'Emma Cline

Dernière mise à jour : 26 août 2021



Emma Cline est née en Californie. Ses écrits de fiction ont paru aux Etats-Unis dans Tin House et The Paris Review. Elle est la lauréate du prix Plimpton 2014. The Girls est son premier roman dont les droits ont été achetés par le producteur Scott Rudin. Il sera publié dans 34 pays étrangers. 


Alice rêve d’être actrice, comme la moitié des filles de Los Angeles. Elle occupe une chambre sordide qu’elle paie en vendant des vêtements de mauvaise qualité pour une marque de prêt-à-porter. Lorsque sa mère cesse de financer ses cours de théâtre, Alice panique. Elle se souvient que sa jeune collègue, Oona, lui a parlé en riant des types qu’elle rencontre sur internet et à qui elle vend ses petites culottes. Ce qui avait profondément choqué Alice devient une possibilité, supportable, inoffensive. Après tout, que pourrait-il lui arriver ?


MON AVIS


Bravo à Emma Cline pour cet exercice très brillant, sans faute ni défaut. Croyez-moi, ou pas, l'épilogue glaçant mais réaliste de Los Angeles s'insère durablement dans la mémoire du lecteur.


Dans cette nouvelle d'une quarantaine de pages, l'auteure raconte les filles de Los Angeles, celles qui prennent ici le risque de devenir des proies, portées seulement par leur rêves, abandonnées et seules au coeur d'une ville dangereusement attirante.


Sous ses aspects concentrés et faussement simples, la nouvelle est un exercice littéraire complexe auquel peu de romanciers se frottent, tant sa création nécessite de qualités : esprit de synthèse, construction solide, choix du mot irréprochable, ponctuation méticuleuse afin qu'une malencontreuse virgule ne détruise pas son équilibre alchimique. Mais surtout, ce qui fait sa réussite, c'est l'originalité de traitement du thème abordé, condensé sans être squelettique, équipé d'un démarrage sur les chapeaux de roue qui capte instantanément la curiosité du lecteur, d'un développement rapide sans être bâclé et muni d'une chute qui laisse sous le choc.


CITATIONS


"Comme pour presque tout, c'était flippant la première fois, puis ça devient une habitude."


"Seules des jeunes femmes travaillaient dans les rayons ; les garçons, eux, demeuraient dans l’arrière-boutique ; ils pliaient, déballaient et étiquetaient la marchandise en provenance de l’entrepôt ; ils géraient les stocks. Ils n’avaient rien à proposer, hormis leur travail. La direction voulait des filles en première ligne, des filles qui incarnaient la marque. Elles sillonnaient les rayons par quadrants, glissaient leurs doigts entre les cintres pour s’assurer que les articles étaient suspendus à équidistance les uns des autres, rattrapaient avec le pied des T-shirts tombés par terre, cachaient un body taché de rouge à lèvres."


"Oona voulait devenir actrice. Triste réalité de cette ville : ces milliers d’actrices avec leurs milliers de petits appartements, leurs bandelettes pour blanchir les dents ; toute cette énergie générée par des milliers d’heures passées à courir sur des tapis de course et sur la plage, qui se dissipait dans le néant."


Vous pouvez le trouver ici

(Collection La nonpareille)

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