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Bénie soit Sixtine de Maylis Adhémar

Dernière mise à jour : 26 août 2021



Née en 1985, Maylis Adhémar a grandi dans un petit village du Tarn, au sein d’une fratrie de quatre filles. Après un bac agricole, elle renonce à devenir bûcheronne pour suivre des études d'histoire. Elle a été professeure de français en Chine, campeuse en Patagonie et stagiaire dans de nombreuses rédactions. Depuis 2010, elle vit à Toulouse où elle travaille en tant que journaliste indépendante, notamment pour le magazine Ça m’intéresse. Elle anime également des ateliers d'initiation au journalisme pour les jeunes en territoires ruraux.



Sixtine, jeune femme très pieuse, rencontre Pierre-Louis, en qui elle voit un époux idéal, partageant les mêmes valeurs qu’elle. Très vite, ils se marient dans le rite catholique traditionnel et emménagent à Nantes. Mais leur nuit de noces s’est révélée un calvaire, et l’arrivée prochaine d’un héritier, qui devrait être une bénédiction, s’annonce pour elle comme un chemin de croix. Jusqu’à ce qu’un événement tragique la pousse à ouvrir les yeux et à entrevoir une autre vérité.

Bénie soit Sixtine est avant tout l’histoire d’un éveil et d’une émancipation. Entre thriller psychologique et récit d’initiation, ce premier roman décrit l’emprise exercée par une famille d’extrémistes sur une jeune femme vulnérable et la toxicité d’un milieu pétri de convictions rétrogrades. Un magnifique plaidoyer pour la tolérance et la liberté, qui dénonce avec force le dévoiement de la religion par les fondamentalistes.


MON AVIS


Un véritable coup de coeur, toutes mes félicitation à Maylis Adhémar qui signe son premier roman avec Bénie soit Sixtine.

L’histoire d’une jeune fille pratiquante qui rencontre un jeune homme bien plus extrémiste qu’elle, l’embrigadement psychologique, l’emprise exercée par une groupe de croyances, l’intolérance, puis la découverte d’une "autre monde", la liberté, l’émancipation d’une femme qui devient maman et qui veut protéger son enfant. Voici le sujet délicat, audacieux et intriguant que l’auteure a décider de traiter. Pas simple, je dois l’avouer, encore tabous, secret mais terriblement bien conté, sans jamais se moquer.

L’écriture de Maylis Adhémar est sincère, agréable, renseignée et soignée.


Un début d’histoire qui donne la chair de poule, qui fait froid dans le dos, par l’extrémisme et la cruauté des personnages, qui énerve par cette naïveté exercée par la protagoniste elle-même. On sent une jeune femme fragile, parfois hésitante plongée dans le milieu ultra-catho d’extrême-droite, enfermée par les prières quotidiennes qui va renaître à la mort de son mari, éclore à la naissance de son fils. On a du mal a imaginer qu’un tel milieu existe en 2020, qu’une croyance puisse avoir de telles extrêmes : racisme, intolérance envers les personnes qui ne partagent pas leur croyance, misogynie (même d’une femme envers une autre), homophobie, violence, etc. 


Au fur et à mesure de la lecture, Sixtine s’illumine, prend confiance en elle, on s’y attache, on veut la protéger, l’aimer et l’aider sans la bousculer. Elle découvre un monde qui la gêne, dont elle n'est pas habituée et a entendu beaucoup de chose depuis sa naissance. Ses questions, son rapport à son corps de femme puis de maman en font une figure féminine très forte.   


Quand en fermant un livre, on ressent déjà un manque, c’est qu’il nous a marqué.

J’ai adoré !


CITATIONS


« Mon Père, je m'abandonne à vous. Je m'abandonne, A ma propre décision. Mon choix. »


« Mes enfants, sur vos épaules repose une lourde tâche, celle d'être des époux catholiques dans un monde païen, celle d'être des parents de nouveaux petits. croisés qui devront grandir au milieu de ce peuple renégat. »


« Les chevelures flamboyantes des dames ne doivent pas détourner le regard des hommes du seul sens de la messe : accueillir l'Eucharistie, communiquer avec Dieu. » (ndlr. voici la raison du port de la mantille)


« - Et bien, ma petite, vous avez mauvaise mine !

Madeleine éclate de rire devant le regard ébahi de Sixtine.

- Voyons, ne le prenez pas mal. Vous êtes d'une nature fragile, mais au bout du troisième ou quatrième (enfant), vous apprendrez à vivre avec la douleur, vous n'en ferez plus tout un fromage, croyez-moi ! »


« Je promets de n'adorer que Dieu » « Je jure de ne pas pactiser avec l'impiété de ceux qui ne reconnaissent pas Dieu » « l'athéisme est le fruit d'une intelligence dépravée, perverse, diabolique » « l'islam, fausse religion dont la seule volonté est d'exterminer les chrétiens »


« Nous ne sommes que des femmes »


« Faites confiance à vos pères et à vos maris. Il sauront vous dire si votre tenue est susceptible d'éveiller les désirs naturels de l'homme. »


« Cinq, la société apostate nous fait croire que l'acte sexuel est une source de plaisir pour les femmes délurées qui le pratiquent : le plaisir sexuel féminin est une invention, imaginée pour faire sombrer les femmes dans le péché. Les femmes ne peuvent tirer de la sexualité un plaisir au sens charnel du terme. »


« Huit, la femme mariée doit entendre les besoins naturels de son mari. »



Vous pouvez le trouver ici


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