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  • Photo du rédacteurJustine

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Dernière mise à jour : 23 sept. 2019



Réjane Sénac est diplômée en droit et en philosophie et docteure en science politique. Elle est aujourd'hui directrice de recherche CNRS au Centre de recherches politiques de Sciences Po. L'autrice est aussi membre du comité de pilotage du programme de recherche et d'enseignement des savoirs sur le genre de Sciences Po. De janvier 2013 à janvier 2019, elle a été présidente de la commission parité du Haut Conseil à l'Égalité entre les femmes et les hommes, instance consultative auprès du Premier ministre.


Comment comprendre la persistance des inégalités en France alors que l’égalité est proclamée centrale au pays des droits de l’H(h)omme ? C’est à cette question que Réjane Sénac répond dans cet essai dérangeant, bousculant et original. Elle remet en cause la conception française de l’égalité, comme un mythe à déconstruire pour tendre vers une égalité sans condition : en deçà du sexe, de l’origine sociale et ethno-raciale, de la religion et de l’orientation sexuelle.


Avec une argumentation explosive, Réjane Sénac développe une pensée féministe novatrice et audacieuse. Des analyses de Thomas Piketty et de Raphaël Enthoven, en passant par le succès d’un rappeur comme Orelsan, elle montre comment on peut se dire pour l’égalité tout en participant à la reproduction des inégalités. Elle revient sur les combats actuels du féminisme français, de l’écriture inclusive aux polémiques suscitées par le mouvement #MeToo et les réunions non-mixtes féministes et anti-racistes.


Mon avis


Cet essai court paru dans la collection Les incisives des éditions Rue de l’échiquier m'a permi de me poser de nombreuses questions sur la conception de l'égalité femmes-hommes qui reposant trop souvent sur le complémentarité, que l'on trouve parfois même au sein de discours prétendument féministes. J'ai compris qu'il fallait que l'on se détache de ces croyances et de ses dogmes pour véritablement faire avancer la société. Réjane Sénac s'attache à déconstruire la notion - d'apparence neutre - de fraternité qui exclut finalement d'emblée tout un pan de la population.


Il est court, conscrit et efficace !



Citations :


"Cette assignation des femmes à l'altérité est contradictoire avec l'égalité dans la mesure où il s'agit d'une altérité non réciproque. Comme le souligne Simone de Beauvoir, cela implique que « la femme se détermine et se différencie par rapport à l'homme et non celui-ci par rapport à elle ; elle est l'inessentiel en face de l'essentiel. Il est Sujet, il est l'Absolu : elle est l'Autre. »"


"Les femmes éduquées sont ainsi, pour Rousseau comme pour Sylvain Maréchal, une subversion de la nature et un danger pour l'ordre social et politique"


"Les femmes ont été exclues de l'espace public au motif qu'elles étaient incapables, au sens d'un défaut de puissance, d'avoir les qualités nécessaires pour être un citoyen rationnel à distance de leurs vocation naturelle de mère. C'est dans le même registre que s'est opéré leur inclusion dans l'espace public - politique et professionnel - avec l'argument de la complémentarité."


"L'un des précurseurs du mouvement libertaire et de l'anarchisme, Sylvain Maréchal, offre lui aussi de beaux morceaux pour analyser la profondeur historique et politique du mythe de l'égalité « à la française ». Bien qu'ayant publié le Manifeste des égaux en 1796, il dépose en 1801 un projet de loi pour interdire l'apprentissage de la lecture aux filles"


Vous pouvez le trouver ici (10€)

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